Des policiers de roulage se font corrompent publiquement à Kinshasa

A Kinshasa, capitale de la RDC, on constate des embouteillages, de part et d’autre. Impatients, les chauffeurs clac sonnent à tout bout de champ, pour se trouver un issu. Dans ces embouteillages monstres qui sont répétitifs, on aperçoit des policiers de circulation routière réguler en vérifiant aussi les documents des conducteurs.
« A vrai dire, ils sont plus intéressés par l’argent que les documents », explique d’un air rassurant, un chauffeur d’un taxi de la ligne victoire-boulevard du 30 juin en avançant vers les policiers de circulation routière. « Vos documents ! », lui ordonne un des policiers. A la place des documents demandés, le conducteur lui glisse un billet de 500 francs congolais. Rapidement, l’agent de l’ordre les glisse, à son tour, dans sa poche. « C’est bon, vous pouvez passer », dit le policier en laissant la voie libre au conducteur de taxi. La scène entre le conducteur et l’agent de la police soulève des débats parmi les passagers, qui trouvent anormal cette pratique qu’ils qualifient de la corruption.
Et pourtant, tout le monde ne partage pas son avis dans le taxi. Mélanie justifie à sa manière, l’acte du policier et du conducteur. « Si cela permet au policier de vivre et au chauffeur de faire paisiblement son travail où est le mal ? », dit-t-il.
Selon les chauffeurs interrogés, cela les permet de rester en paix sur la route même lors qu’on n’est pas en règle avec les documents permettant de rouler sur les voies publiques. Cette pratique surnommée « mbote ya ba roulages » (salut des roulages) a pris de l’ampleur dans la ville de Kinshasa où se trouve les sièges des institutions compétentes pouvant y mettre fin.
Pratique qui terni l’image de PCR
Selon les services en charge du transport public, il existe des véhicules qui roulent dans l’illégalité dans la ville de Kinshasa. Nombreux conducteurs sont engagés sur la voie publique même sans permis de conduire, et sans formation appropriée.
Pour noël qui exerce le métier de taximan et connait à fond ce problème, il s’est fait arrêté et a vu ses collègues se faire arrêter pour avoir refusé de se conformer à cette pratique. « Si vous refusez de saluer les roulages, ils trouvent toujours une infraction à vous coller. Ils vous harcellent à tel point que vous vous sentez à tout moment en insécurité sur la route », témoigne-t-il.
Ainsi, les conducteurs de taxis véhicules se retrouvent soumis à ce régime qui conditionne cette collaboration. Ils payent de l’argent aux policiers, qui sont obligés de fermer l’œil sur des contraventions de la route dont ils se rendraient coupables. « Ces conducteurs gagnent beaucoup d’argent par jour, qui les permettent de nourrir leurs familles. Et nous, on gagne quoi comme salaire? Des miettes ! », justifie un agent de police de roulage commis au rond-point Ngaba
En République Démocratique du Congo (RDC), le code pénal à son article 147 punit, en effet, tout fonctionnaire ou officier public : « s’il a agréé des offres ou promesses, ou s’il a reçu des dons ou présents, soit pour faire, dans l’exercice de sa fonction, de son emploi ou de sa mission, un acte injuste, soit pour s’abstenir de faire un acte qui rentre dans l’ordre de ses devoirs ». Sa peine peut ainsi aller de deux à quatre ans de prison ferme précise la loi.
Le commissariat provincial de la police affirme être préoccupé par cette question.  Et des actions sont menées au sein de la police pour décourager cette pratique. Il invite de son côté, les propriétaires des véhicules à ne pas verser cet argent auprès de la police.
                                                                                                                      Jean-Hilaire Shotsha

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