Kinshasa invite Washington à se remettre à la justice congolais
Après
la communication du Ministre de la justice et Garde des Sceaux faisant étant de
son injonction au Procureur Général de la République (PGR) d’ouvrir un dossier
judiciaire relatif à la situation sécuritaire dans la province du Katanga le 4
mai dernier, l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa a réagi le jour suivant par
un communiqué traitant de « fausses allégations » les présomptions
qui fondent l’injonction faite au le Ministre. Le gouvernement congolais a
invite, dans un communiqué signé vendredi 6 mai par son Porte-parole Washington
à se remettre à la justice.
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Lambert Mende, Porte-parole du gouvernement de la RDC |
Dans ce communiqué, le
gouvernement congolais fait savoir qu’il est inapproprié de parler
d’allégations dès lors que l’enquête judiciaire a été commandée suite aux
déclarations faites par le sujet américain Darryl Lewis lui-même après avoir
été pris en flagrant délit de troubles à l’ordre public à Lubumbashi le 24
avril dernier, les procès-verbaux de son audition faisant foi.
« Si fausses allégations il y a dans cette
affaire, elles sont donc le fait de Darryl Lewis qui a obtenu son visa de
séjour en RDC en se déclarant expert agricole, alors que lors de son audition
en présence de représentants de l’Ambassade américain en RDC et de ses avocats,
il a reconnu sa seule qualité d’expert en armement et en matière de sécurité », explique
le communiqué du gouvernement congolais. Et d’ajouter : « qu’il n’ait pas été porteur d’armes à feu
lors de son interpellation n’enlève rien au fait qu’il a usé de fausses
déclarations sur ses activités et
intentions réelles, ce qui constitue une infraction pénale. Les enquêtes
initiées par la justice congolaise en établiront les raisons ».
Ces enquêtes portent
sur plusieurs sujets étrangers, dont des Américains comme Nickolson Maurice, Green Coleman, David John
Mercer, James Logan Jone, Toom Junior Leonard O’Neill et d’autres qui ont
récemment séjourné illégalement en RDC et dont il appartient à la seule justice
congolaise de retracer les mouvements. Il est curieux que sur cet aspect du
dossier de l’Ambassade américain observe un mutisme total.
Au regard du droit
international, si les missions diplomatiques sont en droit de porter une assistance consulaire à leurs sujets en délicatesse avec les autorités des pays étrangers, elles ne peuvent pour autant pas se substituer aux cours et
tribunaux desdits pays pour s’arroger le pouvoir d’y dire le droit et en dehors
de toute procédure judiciaire leur culpabilité ou leur innocence.
Jean-Hilaire Shotsha
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