Kinshasa : entre la mendicité et le travail des vieillards et aveugles

Lisungi, lisalisi (aide), salisa aveugle (aider l’aveugle), entent-on sortir des bouches des personnes âgées, des aveugles et autres handicapés qui circulent les espaces publics de Kinshasa pour quémander.

Des personnes âgées de 70 à 85 ans, voire plus, des aveugles et autres handicapés mènent une vie difficile à Kinshasa. Apercevoir de nos jours, un vieillard ou un aveugle dans les rues de la capitale de la RDC en train de quémander, pied nus, sales, ventre creux… n’est plus inquiétant. Certains vivent de la mendicité tandis que les autres au-delà de leur force, tâchent de relever ce défi en exerçant des petits travaux. C’est devenu presque normale alors que la constitution dans son article 49 stipule que : « La personne du troisième âge et la personne vivant avec handicap ont droit à des mesures spécifiques de protection en rapport avec leurs besoins physiques, intellectuels et moraux… ».

Boniface Katuka, âgé de 78 ans, passe toute la journée dans les rue de Kinshasa en mendiant. Cela est son seul moyen de vivre : « Pour survivre, je suis obligé de quitter mon domicile tous les jours pour aller demander aux gens de bonne volonté de me venir en aide », explique Boniface.

Pour sa part, Matondo, une aveugle et mère de trois enfants, quitte dans le Centre des handicapés qu’elle réside et aller quémander, avec ses enfants marché. « Mes enfants et moi, devons aller chercher de l’aide au près des personnes de bonne volonté pour survivre », affirme-t-elle.

Malgré leur état, certains vieillards s’efforcent de travailler au lieu de mendier dans les rues. Un vieillard cordonnier au marché de Ngaba et qui a requis l’anonymat, dévoile qu’il préfère travailler dur pour trouver quoi mettre sur la dent qu’aller quémander. « Je suis habitué à chercher moi-même. Je me démène pour survivre », dit-il.

Ces cas sont légion dans à Kinshasa où on observe même des vieillards se trouvant aux homes quitter leur homes pour aller quémander. Pour les aveugles, c’est devenue une habitude.

Jean-Hilaire Shotsha