Interview Rigo Gene sur l'autonomisation et professionnalisation de la femme

Cinq questions à Rigo Gene*
 
1. A l’ occasion de la journée internationale de la femme, le monde entier a réclamé la parité 50/50 d’ici 2030. Quel état lieux dressez-vous de la place qui occupe la femme dans la société, particulièrement dans les ONG ?
A l’image de la société globale, c’est vrai il y a des textes mais la réalité de la mise en œuvre est toute autre. Au niveau pratique, la parité homme-femme évolue très lentement au regard des pesanteurs culturels, la culture déterminante chez nous. Mais il faut qu’il y’a eu  des efforts  consentis chaque jour pour qu’on essaie d’avancer sur la mise en œuvre de ces différents textes. Il y a beaucoup à faire, c’est ne pas comme une page qu’on tourne pour aller du verso au recto.
2. Vous êtes le charger des programmes du Conseil national des organisations non gouvernementales de développement (CNONGD). Pourriez-vous nous évaluer la participation de la femme au sein du CNONGD ?
Le Conseil national des organisations non gouvernementales est composé des associations. Les membres sont des associations et non des personnes physiques. En tant que tel, la participation de la femme nous l’évaluons au niveau des ONG qui composent le CNONGD. Au niveau du conseil d’administration nous avons onze membres, 9 hommes et 3 femmes dont deux occupent les postes de Présidente et Vice-présidente. A la commission de contrôle nous avons une femme sur les trois membres qui la compose et une autre femme au secrétariat général sur le neuf membres.
3. Comme vous l’aviez dit, plusieurs textes nationaux qu’internationaux encouragent la parité homme-femme. Qu’est-ce qui bloque l’application de ces lois ?
Même dans les pays occidentaux, France, Etats-Unis et autres qui ont commencé, la parité n’a pas encore atteint 50/50. Il y’a du chemin, mais il faut essayer de faire des efforts pour qu’on y avance. Est-ce que la création de ces associations permettait d’avoir 50 hommes, 50 femmes ? Je ne suis pas sûr. C’est comme dans une ONG  composée essentiellement des femmes ou des hommes, si on parlait de la parité, ont tiendrait compte de ces associations ? Les gens ont créé des associations avec la réalité qui est la leur. En terme des problèmes qu’ils avaient identifiés et qu’ils se battaient pour résoudre. Quelle évaluation qu’on va faire, on risquerait de biaiser l’appréciation. On a levé l’option, il y’a des lois qui ont été prises pour favoriser la représentation équitable des femmes et il nous faut chercher à diminuer l’écart.
4. Est-il possible d’avoir la représentation équitable des femmes dans les ONG d’ici 2030 ?
Je ne crois pas. Il y’a eu déjà un précédent qu’il faut corriger. D’abord tout ce qui était fait avant comme discrimination et qui a régné si longtemps. Même ceux qui avaient commencé ne sont pas encore arrivés, cela ne nous empêchera pas d’évoluer. Mais nous ne pouvons pas précipiter parce que les lois sont prises. Il faut commencer par la base, donner la chance à tout le monde (homme et femme).
5. Vous parlez de la discrimination qui a régné si longtemps. Aujourd’hui on parle de la discrimination positive, comment procède-t-on à cette forme de discrimination ?
J’ai peur que quand on veut résoudre un problème qu’on a créé un autre. Ce vrai on peut dire discrimination dite positive, mais comment ça se passe dans la réalité ? On se trouve devant une situation dont les critères sont bien définit et on voit que c’est l’homme qui est capable de faire mieux, mais au nom de la discrimination positive on privilégie la femme.
Propos recueillis par Jean-Hilaire SHOTSHA
(Rigo Gene, charger des programmes au conseil national des ONG de développement, CNONGD)

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